Löx, le bisounours punk du Spot

Il y a un grand enfant qui se balade dans les couloirs du Spot. Il s’agit de Löx, illustrateur et plasticien qui vous invite à entrer dans son (grand) univers coloré et ludique. Dans le fond, l’adulte se positionne contre le réchauffement climatique ou d’autres problématiques liées à ce que l’homme fait de son monde, sur tous les plans. Portrait d’un militant ambiance cartoon.

Löx dessine depuis toujours. Très influencé par les dessins animés mangas et les bande-dessinées qu’il dévore, il raconte que plus jeune il se promenait avec son petit pot de colle pour poser ses personnages dans la rue. Après ses études, Löx devient graphiste-vidéo à Paris, mais prend rapidement conscience que cette vie-là ne lui ressemble pas : « J’ai quitté tout ça pour m’orienter vers la brocante. J’en ai fait 4/5 ans, et en me mettant à faire de la récup, je trouvais des objets ou des choses qui me donnaient vraiment envie de produire ». Son élan créatif le grignote de l’intérieur, la démangeaison est irrépressible. Il décide qu’il en fera son métier. Des événements comme le Dröm Festival lui permettent de faire connaissance avec le volume : «Quand j’étais gosse, j’étais fasciné par les décors des parcs d’attraction, par les faux rochers ou les totems par exemple. Je trouvais que les parcours imaginés plongeaient vraiment les gens dans un autre univers ». C’est une véritable révélation : « Quand j’ai vu ces décors, ces structures, j’ai su que j’avais trouvé mon truc. Je n’avais plus aucun doute sur la nature de ce que je voulais vraiment faire ». Löx adore créer en grand, dans la démesure, et investit tout l’espace qu’on lui laisse. Sa pièce à l’Expo de Ouf 2 regorge de trésors. On y rentre par une petite porte retravaillée pour l’occasion, on doit s’y faufiler. Cette bande-dessinée grandeur nature (et même plus que ça ) atteste également d’un savoir-faire technique vraiment abouti, au point qu’on oublie le travail devant la magie de l’ensemble. Comme si c’était réel ! « J’ai un fort taux en moi de « bisounours punk ». Ce que je fais plaît aux enfants, c’est certain. Mon style naïf me différencie du street art plus « trasheux » et parfois plus compliqué aussi. J’ai pas mal tâtonné jusqu’à vraiment maîtriser la technique, et aujourd’hui, je serais passionné par la réalisation de décors de théâtre, pour des particuliers ou même pour les festivals ».

Mal à l’aise dans un monde pétri de violence et d’injustice, Löx nourrit une certaine forme d’engagement qui trouvera tout son sens lors de sa rencontre avec les activistes des groupes No Pasaran et Attac de Nîmes : « J’aime créer pour des causes. En rencontrant ces gens, j’ai eu envie de m’impliquer et de travailler pour eux en tant que graphiste car je savais que le fond était bon. C’est eux qui m’ont lancé dans cette dynamique d’engagement. Avec mes volumes et mes dessins, je reformule le message qu’ils essaient de faire passer ».

On sait que derrière tout grand homme il y a une femme. Sabine est venue tous les jours au Spot pour aider l’artiste à réaliser ses créations. En effet, la base des décors de Löx est une pâte à papier, qui comporte l’énorme contrainte du temps de séchage. Aussi, son œuvre demande une logistique qu’ils gèrent mieux à deux, portés par la future naissance de leur premier enfant : « C’est incroyable l’énergie que cela te donne. Tu te sens confiant, surpuissant. Cela te permet de te lâcher vraiment, parce que tout va bien ». Je vous invite à vous faufiler dans l’univers merveilleux de Löx, espèce d’apologue en 3D, où le mariage de la magie et de la pédagogie est clairement réussi.

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